Mother Goose's Melodies


Ritournelles enfantines dont les adultes raffolent.

 

Fumio Yasuda et Theo Bleckmann ont donné un nouveau visage aux célèbres chansons de Mother Goose. Inspirée des „Contes de ma mère l'Oye“ de Charles Perrault (recueil paru en France à la fin du XVIIème siècle), Mother Goose est une figure littéraire de chansons pour enfants, comptines et contes de fées, très connus aujourd'hui dans les pays anglophones (Etats-Unis, pays du Commonwealth). Mother Goose est souvent représentée sous les traits d'une vieille paysanne ou d'une oie portant un foulard sur la tête. Les mélodies de Mother Goose sont des comptines drôles et distrayantes, des contes à morale et des poèmes remplis d'imagination, pour enfants et adultes. Comme l'ont fait plus tard les frères Grimm, Charles Perrault a recueilli et transcrit une partie de cette tradition orale. Grâce à son travail, ces poèmes et histoires ont traversé plus de trois siècles et n'ont rien perdu de leur popularité. Il est étonnant de voir le nombre de musiciens pop qui se sont inspirés des chansons de Mother Goose pour les adapter: Paul McCartney et Wings jouent »Mary Had A Little Lamb«, la légende du blues, Lead Belly, chante »Blue Tail Fly«, Judy Garland »Skip To My Lou«, Johnny Cash »Camptown Races«, et Mae Questel, en Betty Bebop, »Polly Wolly Doodle«. Les compositeurs classiques ne sont pas en reste non plus, comme Mozart par exemple et ses douze variations sur le thème de »Ah ! vous dirai-je, Maman« (»Twinkle, Twinkle Little Star«).

 

Depuis de nombreuses années déjà, les producteurs Mariko Takahashi et Stefan Winter avaient l'envie d'enregistrer des versions nouvelles et variées de certaines chansons de Mother Goose. Mariko Takahashi a passé son enfance en Australie, bercée par ces mélodies. Stefan Winter, de son côté, était depuis longtemps fasciné par »Stay Awake« de Hal Wilner, un album de musique de films de Walt Disney. Ainsi l'idée était-elle née de produire un album complètement nouveau, pour adultes, avec différentes interprétations de chansons, comme »Tom, Tom, The Piper's Son« par exemple. L'album »Mother Goose's Melodies« est un hommage non seulement à ce recueil de chansons populaires, mais aussi au grand Dan Leno (1860 – 1904), un célèbre comédien, chanteur, danseur et mime de l'Angleterre victorienne. Le rôle de Mother Goose a été l'un des plus grands défis de sa carrière. Il représentait une femme aux multiples visages: de la Mother Goose pauvre, laide et peu soignée, à la belle et riche parvenue, aux goûts douteux et à la recherche d'un prétendant. La peintre japonaise Mikiko Fujita a dessiné la pochette de l'album à partir d'une photo de Dan Leno interprétant Mother Goose.

 

Stefan Winter a demandé au compositeur et pianiste Fumio Yasuda d'adapter les chansons et d'écrire les arrangements pour un ensemble de musiciens bien spécifiques, autour du chanteur Theo Bleckmann. L'idée de départ était d'interpréter ces chansons avec un seul groupe de musiciens, mais en variant les genres musicaux. Yasuda et Bleckmann ont déjà travaillé ensemble sur de nombreux projets: »Kastanienball«, »Las Vegas Rhapsody«, »Schumann's Favored Bar Songs«, »Berlin: Songs of Love and War, Peace and Exile«. Autour d'eux, des noms venant d'horizons très variés, du jazz à la pop, en passant par la musique contemporaine et expérimentale: Caleb Burhans [violon, alto, guitare], à écouter dans »Hello Earth! – The Music of Kate Bush« ; Bohdan Hilash [bois], qui a déjà joué aux côtés de Meredith Monk, Leonard Bernstein, Kurt Masur, Zubin Mehta et Leonard Slatkin ; Rubin Kodheli [violoncelle] du groupe de rock d'avant-garde Blues in Space ; Drew Gress [basse], invité régulier des groupes de John Abercrombie, Don Byron, Uri Caine, Ravi Coltrane, Mark Feldman, John Hollenbeck, Tony Malaby et John Surman ; John Hollenbeck [batterie, percussion], qui dirige le brillant John Hollenbeck Large Ensemble ; Akimuse [chant], compositeur et chanteuse japonaise qui collabore régulièrement avec Fumio Yasuda ; et finalement Jo Lawry [chant, violon], qui participa, entre autres, à la tournée 2012 de Sting, Back to Bass Tour.

 

L'adaptation de »Blue Tail Fly« rappelle la mélodie d'une série télé, »Mary Had A Little Lamb«, telle une chanson de country pop américain, »Three Blind Mice« ressemble à un numéro de drum-and-rhythm avec guitare électrique et sons d'orgues, »Sing A Song Of Sixpence« devient un duo qui semble être tiré d'un vieux film en noir et blanc, et »Hush-A-Bye Baby« fait penser à une comédie musicale de Broadway. Chaque chanson a son propre caractère. Les seize morceaux de Mother Goose ont revêtu une nouvelle robe musicale. Béla Bartók danse comme le nain Tracassin »… 'Round the Mulberry Bush«, »Tom, Tom, The Piper's Son« est un chant a-capella entraînant, et »Polly Wolly Doodle« se passe dans un club de jazz. L'émouvant »Twinkle, Twinkle, Little Star« prend une tournure inattendue en mêlant bons et mauvais souvenirs d'enfance, »Skip To My Lou« se risque sur la voie du rock trash. Le dernier morceau »Hey Diddle Diddle« oscille entre séquence onirique au début et hymne fou aux tonalités médiévales à la fin.

 

»Mother Goose's Melodies« dévoile une nouvelle facette de Theo Bleckmann qui joue ici des rôles très variés. Les arrangement de Fumio Yasuda et le jeu de Theo Bleckmann donnent aux personnages de Mother Goose un nouvel éclat.

 

– Stefan Winter (Traduction: Marie Chatel-Novoa)


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